Julie Maurel

Itinéraire

Depuis 10 ans, je suis consultante indépendante en Rhône Alpes, principalement pour des collectivités territoriales et avec des sujets de prédilection tels que l’urbanisme et les mobilités. J’accompagne les collectivités locales sur « toute la chaîne » : de la conception des dispositifs à l’aide à la décision en passant par la facilitation de ces dispositifs.

Comme beaucoup, je suis arrivée à travailler dans la concertation un peu par hasard mais aussi grâce à des rencontres et mes inclinations. J’ai d’abord intégré un IUT où je me suis formée à la communication à la fois de manière concrète et sur des sujets très vastes. J’ai rapidement réalisé que j’avais besoin d’un métier porteur de sens et que ma carrière ne s’orienterait pas vers les domaines du marketing et de la publicité. Grâce à une enseignante de ma formation, je me suis tout d’abord intéressée à la communication des collectivités territoriales.

Ensuite, dans le cadre de mon Master à Lyon 2 en communication des organisations, j’ai été amenée à interroger le lien entre concertation et communication à travers un mémoire sur les Conseils de quartier à Lyon et Villeurbanne. Que se passe-t-il en communication lorsque l’on parle de démocratie de proximité ?
J’ai poursuivi mes études à La Sorbonne avec le Master « Communication publique et animation locale ». C’est au cours de mon stage au sein de la Métropole du Grand Lyon, que j’ai rencontré une personne qui allait me faire découvrir le métier de facilitation -même si à l’époque, le terme n’existait pas-.

Je me suis alors lancée à mon compte en tant que facilitatrice à Lyon, et ai expérimenté pendant plusieurs années un mode de travail collectif et horizontal que je pratique encore aujourd’hui. Désormais basée à Grenoble, je construis des équipes en fonction des compétences et des profils complémentaires pour répondre aux besoins des projets et des clients. Lorsque le contexte le permet, diversifier les modes d’animation peut se révéler très pertinent afin de mobiliser le plus largement possible. Une partie de notre mission est de construire la légitimité de la parole habitante afin d’aider à la décision finale, à travers des livrables – chaînon qui reste encore à consolider dans nos pratiques pour la traçabilité des décisions-.

Message

Il faut assumer que notre action soit politique au sens large du terme. En tant que praticiens de la concertation, nous avons une vraie responsabilité vis-à-vis du rapport des citoyens à la démocratie - a minima, pour ne pas creuser le fossé entre eux et pouvoirs publics-, surtout dans ce contexte de transitions.

L’événement des 10 ans de l’ICPC en 2018 a été, pour moi, un révélateur puisqu’on n’y a pas seulement parlé méthodes mais aussi finalités politiques.
Notre travail de conseil et de garantie d’une méthode nous permet, selon moi, d’avoir un rôle politique, c'est à dire de contribution à une Transformation sociétale allant vers une vision plutôt qu'une autre, en établissant des gardes fous et en posant des lignes rouges. Il est important de préserver notre intégrité et d'être vigilants à ne pas baisser certaines ambitions devant les demandes de certains commanditaires.
Dans certains cas, il est plus opportun de ne pas lancer de démarche plutôt que de le faire de manière bancale. Nous avons aussi une mission de faire évoluer les cultures de nos clients.

Le débat sur le marché de la participation aujourd’hui m’interpelle. J’ai conscience d’en faire partie et la démocratie n’est pas un marché comme les autres de mon point de vue. Une prise de conscience commence à émerger autour de l’importance de faire communauté et de porter une sorte de déontologie professionnelle.