Audrey Richard Ferroudji

Itinéraire

Lors de ma formation initiale d’ingénieure du Génie Rural, des Eaux et Forêts, j’ai constaté que les problèmes que j’avais à traiter étaient autant sociaux et politiques que techniques. Ceci m’a orientée vers une formation complémentaire en sociologie au début des années 2000. Ma thèse a porté sur la gestion locale et participative de l’eau en France, au moment de la montée en puissance de ce sujet. Au Cemagref puis à IRSTEA dans l’UMR G-EAU, j’ai participé au développement des approches en Sciences Sociales dans des travaux interdisciplinaires dans le domaine de l’eau (2002-2013). J’ai ensuite développé mes travaux en Inde (2013-2017) comme responsable du département des Sciences Sociales à l’Institut Français de Pondichéry (IFP). J’y ai poursuivi mes travaux sur la concertation, toujours dans un cadre de recherche appliquée.

De retour en France, j’ai souhaité me tourner résolument vers l’opérationnel. J’exerce aujourd’hui en tant que consultante avec la perspective de favoriser la mobilisation des sciences sociales dans les domaines de l’eau et de l’environnement c’est-à-dire un attention à l’humain sur des sujets scientifiques et techniques. Mes compétences portent plus spécifiquement sur les thématiques suivantes : ingénierie et évaluation de dispositifs participatifs et de prospective, hybridation des connaissances et métiers à l’interface technique et société, eau et territoire, eau et agriculture, risques, adaptation aux changements globaux. Depuis l’automne 2019, j’assure le secrétariat général d’une CPDP (Commission Particulière du Débat Public) sur un projet de liaison routière entre Fos et Salon de Provence (https://fos-salon.debatpublic.fr/).

Message

La concertation a toujours été présente dans mon parcours, avec le souci de sa mise en œuvre. C’est un exercice exigeant qui requiert une attention aux détails sans cesse renouvelée. A quelle heure et où est-il opportun de programmer une rencontre ? Comment convient-il d’agencer la salle ? Quels termes faut-il employer dans le courrier d’invitation ? Ce sont autant de questions qui se posent pour les praticiens. La référence à des principes, tels que l’ouverture ou l’accès à l’information, est nécessaire. Mais, une approche pragmatique est de mise pour s’ajuster aux situations. La pratique de la concertation est une ingénierie délicate, un artisanat. Dans cette perspective, l'ICPC, auquel j’ai contribué dès sa création, est un cadre de réflexions et d'échanges de pratiques privilégié.
En outre, la participation en démocratie peut prendre de multiples formes, qu’il convient d’accueillir et de composer. Il s’agit d’articuler des formes de concertation variées, au-delà du modèle délibératif. Un jeu ou une séance de théâtre participatif favorise par exemple l’exploration collective de chemins alternatifs. Une rencontre au bord de l’eau facilite l’expression et le partage de préoccupations qui peinent à s’exprimer lors d’une réunion en salle. Elle permet de montrer autant que de dire. Ces constats nous invitent à accorder, par un cadrage volontaire, plus de place aux « petites concertations » et à la curiosité des participants.