Julie Riegel

Itinéraire

De sensibilité naturaliste depuis l’enfance, j’ai une formation initiale de biologiste et j’ai travaillé dans des associations naturalistes militantes, en France, dans les DOM et en Afrique sahélienne. La multiplicité des conflits dans le champ de l’environnement m’a amenée à m’intéresser à la concertation et à la médiation. J’ai rencontré des praticiens qui m’ont permis de faire évoluer mes pratiques d’animation de projets et d’obtenir des résultats convaincants. J’ai ensuite fait une thèse en anthropologie pour mieux comprendre comment les projets de protection de la nature étaient réceptionnés par les acteurs locaux. Depuis, je continue mon chemin dans la recherche en tant que post-doctorante. Ce qui m’intéresse est d’analyser les conflits autour de l’environnement et également de mieux comprendre ce qui se cache politiquement derrière les injonctions à participer, qui sont aujourd’hui incontournables dans la plupart des projets.

Message

Ayant travaillé dans d’autres pays, comme au Sénégal et en Belgique, je suis toujours étonnée de la tendance, en France, à définir des problèmes et des solutions censés être valables sur tout le territoire national. Dans le domaine de l’environnement, les pouvoirs publics s’efforcent de standardiser des procédures de concertation, de normaliser les pratiques, et si une démarche innovante est repérée sur un territoire, il s’agit de la modéliser pour la répliquer ailleurs. Au Sénégal par exemple, l’Etat a sans doute la même volonté normalisatrice, et un désir de contrôle, mais n’en a pas les moyens. Du coup, de facto, les collectivités locales et les associations ont une grande marge de manœuvre et les initiatives locales foisonnent. En Belgique, malgré la complexité de l’organisation territoriale, l’autonomie des régions donne lieu à des cadres normatifs qui varient d’une région à l’autre, et sont des sources d’inspiration différentes. Pourquoi ne pas imaginer des politiques publiques nationales qui fixent des orientations générales et des principes, et laissent aux territoires une plus grande liberté pour construire leurs solutions ?
Je trouve dommageable - et probablement peu efficace – de dépenser de l’énergie à chercher des standards diffusables. Il serait plus judicieux à mes yeux de stimuler la créativité localement, d’encourager une pluralité de processus, pour imaginer des solutions adaptées à chaque contexte, et sans doute mieux appropriées par les acteurs concernés.