Simon Besnard

Itinéraire

J’ai suivi des études en géographie et aménagement du territoire avec un master 2 à l’Institut français de géopolitique et une spécialisation en gestion des conflits. Au cours de mes 18 années de carrière, j’ai l’impression d’avoir toujours travaillé en lien avec la concertation.
J’ai réalisé mon stage de fin d’études au sein d’un cabinet de conseil en concertation sur un débat public. Tout a commencé comme cela, par hasard, puis par choix. J’ai continué à travailler en tant que consultant pour C&S Conseils, en accompagnant des maîtres d’ouvrage publics et privés à travers toute la France. Ce fut une école formatrice du fait de la transversalité des sujets et de la diversité des contextes. Au bout de 5 ans, le fait d’accompagner les projets pour une durée limitée est devenu frustrant et m’a conduit à passer du côté de la gestion de projets.

J’ai alors rejoint une filiale de GDF (qui deviendra Engie Green) pour faire du développement éolien. Pendant ces 13 années, j’ai d’abord occupé des fonctions de chef de projet et de manager. Puis, j’ai été chargé de conseil interne sur la relation avec les parties prenantes. Aider les équipes à monter en compétences sur la concertation était, pour moi, une évolution logique et plutôt satisfaisante.
Plusieurs frustrations ont fini par me donner envie de changer de secteur d’activité. les projets éoliens sont des projets privés sur des terrains privés, soumis à une forte concurrence et à une forte opposition, qui obligent à sécuriser les projets très en amont et compliquent l’exigence de transparence. Les contraintes techniques et environnementales qui pèsent sur ces projets restreignent en outre les marges de manœuvre, nécessaires pour toute concertation efficace.

J’ai eu envie de renouer avec mes « premières amours » de consultant en concertation et ai rejoint, depuis peu, les équipes de C&S Conseils, maintenant intégrées à Systra. J’y accompagne des porteurs de projet privés ou publics, ayant un impact sur l’environnement (énergie renouvelable, transport, intermodalité, prévention des risques industriels, …), dans toutes les étapes des démarches de dialogue avec les parties prenantes (analyse du contexte, élaboration de dispositifs de dialogue, animation du dispositif, bilan, etc.).

Message

Mon expérience dans l’éolien m’a conduit à m’interroger sur comment faire pour entendre la minorité silencieuse quand les oppositions s’expriment très fortement. Ce qui est exprimé dans la concertation et dans les médias est-il le reflet de ce que pensent la majorité des citoyens, ou est-ce une distorsion de la réalité ?

Par ailleurs, les citoyens peuvent s’interroger sur le « pourquoi ? » de leur participation. Même si en tant que praticiens de la concertation, nous sommes toujours vigilants à expliciter le cadre de chaque démarche, il me semble que ce n’est pas suffisant dans un contexte sociétal de défiance. Il y a un effort collectif à faire sur le sens que l’on donne à la participation. Souvent, il y a aussi une cassure entre les politiques publiques générales et les projets locaux. Comment faire le lien entre les deux et redonner du sens aux déclinaisons locales ? Comment peut-on favoriser l’acculturation des projets sur des temps participatifs souvent courts ? Les conventions citoyennes et assemblées délibérantes sont-elles des pistes pour y répondre ?