Emmanuelle Guérin

Itinéraire

C’est d’abord mon appétence pour la concertation avec les habitants qui m’a amenée à suivre un cursus en aménagement du territoire et géographie. Il y a 10 ans, la formation en concertation n’était que très peu développée, ce qui est en train d’évoluer. Ma formation généraliste m’a permis de développer un regard transversal sur le développement local.
J’ai commencé à travailler sur des missions consultatives en lien avec l’aménagement du territoire. J’ai d’abord commencé à la chambre de commerce de Paris puis à la chambre de commerce et d’industrie de Bretagne, où j’avais pour mission de rédiger les prises de position du réseau consulaire sur les politiques publiques régionales.
Aujourd’hui et depuis 7 ans, je suis coordinatrice de deux Conseils de développement à l’échelle de
plusieurs intercommunalités en Bretagne. De mon point de vue, l’apport de ces instances de
participation est d’alimenter les politiques publiques locales de s’appuyant sur un regard
complémentaire, celui de la société civile organisée. Aider les élus à prendre du recul m’intéresse
particulièrement. Je suis persuadée que les élus ne peuvent plus décider seuls et que le croisement
de regards des uns et des autres est une richesse pour les territoires. Cela répond aussi à une envie
des habitants que l’on sollicite sur des questions très vastes en lien avec leurs espaces de vie. Je ne
constate pas un désintérêt pour la vie démocratie locale, bien au contraire.
J’ai beaucoup d’admiration pour les personnes qui siègent dans les instances pérennes, car ils ont à
cœur de s’intéresser et s’ouvrir à différents sujets, parfois techniques. En tant qu’instance de
participation, il est aussi important de se connecter aux collectifs citoyens pour intégrer leur action
dans les politiques publiques.

Mon rôle en tant que coordinatrice d’instances participatives est de :
• Porter un regard transversal sur différents sujets et identifier les tenants et aboutissants d’une demande de participation pour que la contribution réalisée soit intégrée à la politique publique
• Instaurer un climat de confiance et de bienveillance pour créer des espaces où tout le monde se sente légitime de donner son avis.
• Fluidifier les relations et favoriser la coopération entre élus, société civile et services

Message

Chercher seulement à « faire venir » comporte des limites. Si l’on souhaite engager la participation réelle de toutes et tous, il faut faire évoluer nos pratiques en sortant de nos murs et en allant sur le terrain. Rien ne vaut une rencontre pour instaurer un climat de confiance et donner envie à des personnes de participer à un moment donné. Il s’agit aussi de s’ouvrir aux questions de facilitation de territoire. Ce sont d’autres manières de faire, qui demandent du temps, de la méthode.
Il est aussi nécessaire de prendre le temps pour prendre soin des gens et leur proposer des espaces qui leur conviennent. La participation sera, de fait, facilitée dans ce cadre, c’est à dire en donnant la possibilité aux participants de sortir des cadres formels et de proposer des de nouveaux outils.
Enfin, cette évolution vers de nouvelles méthodes requiert de prendre le temps de l’évaluation, y compris en se faisant accompagner pour lever les freins à la participation.