Emilie Mauroy

Itinéraire

Je suis ingénieure agronome de formation spécialisée développement territorial et gestion des ressources naturelles. Les « parties prenantes » ont toujours fait partie intégrante de mon métier. Faire avec les gens concernés relève, pour moi, du bon sens. Intéressée par les circuits courts de commercialisation, j’ai exercé des postes de chargée de mission sur ces sujets au sein de collectivités.

Mon parcours est aussi marqué par l’associatif. Pendant deux ans, j’ai été directrice d’une association en Nouvelle Calédonie. Cette expérience a confirmé mon sentiment que cela n’a pas de sens de faire pour les gens, à leur place donc. L’enjeu est au contraire de leur permettre d’être autonomes.

De retour en métropole, j’ai travaillé sur les agendas 21 et me suis intéressée alors aux droits culturels, une réflexion menée avec d’autres départements. Il s’agit d’avoir le droit d’être pris en compte tel que l’on est. Les politiques sociales sont à rebours de cela et tendent plus à uniformiser qu’à comprendre les vécus de chacun pour davantage d’autonomie. Au cœur de la question des droits culturels, c’est la participation de chacun -enfants et adultes- qui est en jeu : tout le monde a son mot à dire sur ce qu’il est en train de vivre. Ce sont ces valeurs qui me portent.

Ensuite, je suis formée avec ANCIELA, une association à Lyon qui œuvre sur les transitions écologiques et le pouvoir d’agir. Depuis 2019, au sein d’une coopérative d’activité et d’emploi, j’ai lancé mon activité « Créations de liens » afin d’accompagner la transition des territoires ruraux et faire que chacun puisse prendre sa part. Résidant dans l’Allier, mon activité est orientée vers les territoires ruraux, dans tout le Centre France. J’associe différentes techniques pour accompagner les collectivités, associations et entreprises de l’ESS :
- La facilitation de projets pour faire émerger des collectifs et donner la parole à chacun : j’ai accompagné par exemple la création de collectifs dans un verger public d’une commune, mais aussi la concertation dans le cadre de la revitalisation d’un centre bourg, ainsi que l’émergence d’un tiers lieu.
- Des formations sur comment accompagner un collectif et communiquer autrement ou comment penser une gouvernance plus horizontale.
- Des conférences participatives pour permettre aux gens de se projeter dans des « rêves éveillés » et se projeter dans des scénarios de transition.

Message

Les outils à distance déployés à cause de la crise sanitaire nous limitent dans notre capacité à nous rencontrer et nous connaître. Il y a un besoin de revenir à l’essentiel, de s’amuser et se voir en vrai. Nous pourrions retourner à des choses simples, conviviales et en plein air.

Lorsque l’on apprend à se connaître et à se regarder tel que l’on est, les projets sont beaucoup plus faciles à mettre en œuvre. Les liens qui se mettent en œuvre peuvent produire des choses que l’on n’avait pas imaginées. Pour moi, ils constituent la base essentielle afin de réunir et pour agir. Sans ces liens rien n’est possible.