Camille Coste

Itinéraire

Je suis sensible, depuis toujours, aux problématiques environnementales. La transition environnementale est, pour moi la clé pour sortir de la crise actuelle que traverse la société. C’est avec mon Master de sociologie « Politiques environnementales et pratiques sociales » à Toulouse, que j’ai eu une première approche de la concertation. Lors de mon stage de fin d’études, j’avais pour mission d’interroger les riverains sur un projet de méthanisation pour connaitre leurs réticences et lever les freins.
Depuis 2016, je m’occupe de la Maison des Projets à Lavelanet, labellisé Territoire à Energie Positive. Au début, les missions étaient axées sur les économies d’énergie, cela ne parlait pas du tout aux habitants, on a donc recentré sur les projets urbains de la ville, qui intéressaient plus les habitants. Je me suis appuyée sur les forces vives du territoire. Comment peut-on valoriser et pérenniser leurs initiatives ? Pour réussir à s’implanter réellement, il faut aller à la rencontre des gens directement pour créer une relation de confiance. C’est comme cela que j’ai pu faire ma place sur le territoire parmi les habitants.
Pour les mobiliser, on a proposé toute une série d’actions (théâtre forum, marche exploratoires, parcours commentés, ateliers, etc), qui a permis de former un collectif d’habitants depuis 2018. Je me positionne en tant que coordinatrice pour les aider à se structurer, à trouver les ressources et faire le lien entre les différents acteurs.
On évolue, on teste. On est sortis des cadres habituels des élus qui ont été plutôt surpris de la bonne ambiance et de voir que concertation ne signifie pas forcément contestation : cela les a encouragé à diffuser cette culture participative sur d’autres sujets, d’autres quartiers, en direction des écoles, etc.
Cela a eu aussi un effet important en interne : la concertation a obligé les services municipaux à plus de transversalité et de partage d’informations entre eux, même si cela a été compliqué au début.

Message

En tant que professionnels de la concertation, il faut réinvestir les territoires ruraux qui sont plus éloignés des questions de participation par rapport aux grandes villes et aux banlieues, où il y a des choses innovantes qui sont mises en place. La participation permettra d’amener une nouvelle dynamique dans ces territoires qui connaissent des problématiques d’emploi, de santé, de désertion des centre-bourg, etc. Même si les maires des communes rurales peuvent être un peu réticents au départ, cela leur apporte beaucoup, notamment une nouvelle vision de la relation aux habitants. Au début ce n’était pas facile, ça prend du temps, il faut être patient et garder la motivation. In fine, c’est positif pour tous !