Fin 2015, les États du monde entier se réunissaient à Paris. Ils affirmaient leur volonté commune d’empêcher la hausse des températures par rapport à l’ère pré-industrielle et de tout faire pour la limiter à 1,5°C. Pourtant en 2017, après trois années de stagnation, les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse. Le dernier rapport du GIEC confirme que les engagements pris pendant la COP21 seront particulièrement difficiles à atteindre et appelle à un sursaut international : faire plonger les émissions de CO2 de toute urgence.
Dans ce contexte, les villes ont un rôle très important à jouer.
Alors que la volonté des citoyens de s’impliquer directement dans l’action publique s’accentue, les villes cherchent en parallèle à faire participer davantage les habitants dans la mise en oeuvre de leurs politiques publiques. L’objectif principal est de pallier la crise démocratique en renforçant la capacité d’agir des individus, et donc, en leur transférant davantage de pouvoir.
Des transformations de la société
Les villes, comme toutes les institutions, doivent aujourd’hui faire face à de nombreux bouleversements de la société. Elles connaissent une baisse conséquente de leurs moyens financiers alors même que les domaines dans lesquelles elles sont sollicitées sont de plus en plus larges. Il leur faut donc trouver de nouveaux modes d’action pour pouvoir exercer l’ensemble de leurs compétences. Elles sont également dépassées par un certain nombre d’enjeux internationaux. On constate un déplacement du pouvoir, celui des institutions traditionnelles diminue au profit d’acteurs transnationaux qui tendent à rebattre les cartes du jeu (GAFA, multinationales, terrorisme etc.).
Enfin et surtout, elles font actuellement face à une véritable crise démocratique. Ce phénomène se traduit notamment par une crise de confiance sans précédent des citoyens à leur égard. Nombre d’entre eux ont le sentiment d’avoir été trahi, ou, du moins, de ne pas être écouté, le sentiment qu’il existe un décalage important entre ce que la population demande et ce que proposent les institutions.
Face à une telle évolution, les méthodes descendantes traditionnelles se trouvent être de plus en plus inadaptées. Les individus, comme les institutions, recherchent de nouveaux modes de gouvernance qui situent « le pouvoir dans un lieu d’échange à l’intersection de la sphère économique, la sphère publique et la sphère associative ». Il s’agit donc de faire évoluer l’action publique en travaillant avec un plus large panel d’acteurs et en favorisant l’implication des citoyens dans la prise de décision.
Cas étudiés
Trois villes sont étudiées en détail : Cadix (Espagne), Grenoble (France) et Maastricht (Pays-Bas), des prolongements de réflexion sont proposées avec les villes de Reykjavic (Islande), Barcelone (Espagne), Viladecans (Espagne), Louvain (Belgique), Leeds (Angleterre), Amersfoort (Pays-bas), Polotsk (Biélorussie), Pazin (Croatie), Anvers (Belgique), Cascais (Portugal), Guadalajara (Mexique), Gdansk (Pologne) et 8 villes Living streets.
Rapport réalisé en partenariat avec Energy cities et l’ADEME.