L’Institut de la concertation et de la participation citoyenne s’oppose résolument à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, xénophobe, sexiste, climaticide et homophobe, s’attaquant aux services publics, aux collectifs et associations, à la démocratie sociale et en entreprise, au dialogue avec le plus grand nombre.
La situation politique créée par le double événement du score impressionnant de l’extrême droite et la décision de dissoudre l’Assemblée nationale est un précédent historique qui laisse pantois et angoisse nombre d’entre nous. Le futur qui pourrait découler de ce triste résultat et de cette funeste décision s’annonce plus périlleux, alors que les défis qui se dressent devant nous sont déjà terribles.
L’Institut de la concertation et de la participation citoyenne qui rassemble plus de 2000 praticien·ne·s du dialogue public ne peut rester sans voix.
Les valeurs qui nous réunissent et nous motivent nous obligent. La participation citoyenne, sous toutes ses formes et par tous ses canaux, est un pilier de notre démocratie. Le pouvoir des citoyen·ne·s sur la décision publique doit être renforcé, notamment par le biais de dispositifs ambitieux de concertation publique et de dialogue entre les parties prenantes. Cet effort est nécessaire pour améliorer la qualité de l’action publique, favoriser l’appropriation des projets sur le long terme et pour renforcer la cohésion de notre société.
Plus largement, il est plus que jamais nécessaire de renforcer notre capacité collective de dialoguer, d’entendre les colères et de résoudre les conflits pacifiquement : cela interpelle tous les décideurs et nous oblige, en tant que praticien·ne·s, à accroître encore nos efforts pour l’égalité politique de tous.
La concertation, l’implication des citoyennes et des citoyens dans les décisions qui les concernent est un acquis, même fragile et surtout récemment affaibli, qui est incompatible avec une idéologie qui prétend représenter le peuple en promouvant l’exclusion de l’autre.
Notre vision du fonctionnement de la société est incompatible avec une pratique du pouvoir qui s’annonce brutale et bâtie sur le mensonge de promesses floues mais assez explicites pour qu’on en pressente le danger : l’alignement sur les régimes ou les idéologies autoritaires, la promotion du nationalisme, la manipulation des concepts, la promesse trompeuse que les plus défavorisés trouveront du répit dans une politique économique et sociale qui aggravera leur situation.
Nous appelons tous les citoyen·ne·s à voter le 30 juin et le 7 juillet pour les candidats qui refusent de se compromettre avec les tenants, officiels ou officieux, de l’extrême droite. Nous les appelons à ne pas se laisser abuser par l’idée que les extrémistes de droite et les tenants d’une politique de gauche robuste seraient les deux faces d’un extrémisme équivalent.
Notre avenir commun aura un visage différent selon le choix majoritaire qui sera fait aux prochaines élections législatives. C’est dans les toutes prochaines années que nous gagnerons ou perdrons la bataille du climat. C’est dès aujourd’hui que se pose la question de la justice sociale et que nous pouvons choisir celles et ceux qui permettront à la France de jouer un rôle positif dans la résolution des conflits qui nous menacent en Europe et qui sont une insulte à l’Humanité au Proche-Orient.
Nous appelons tous les citoyen·ne·s à choisir les candidates et les candidats qui défendront la démocratie. Et nous demandons à celles et ceux qui seront élus de représenter mais aussi et surtout de renforcer, dans la loi et leur pratique, les occasions d’écoute et de dialogue avec les citoyennes et les citoyens.
Nous sommes signataires de l’appel commun “Ensemble, contre l’extrême droite”.