Colloque « Outils pour décider ensemble »


Concevoir, adapter, évaluer des dispositifs pour faciliter et étendre la participation des acteurs aux décisions

L’Institut s’associe au réseau de chercheurs OPDE pour le colloque du 26 et 27 octobre 2017 à Montpellier. Programme

7ème édition du colloque du réseau OPDE
26-27 octobre 2017
Montpellier (France)
Accompagner l’élargissement croissant du champ du «décider ensemble »

Le réseau OPDE s’intéresse aux outils –au sens large- pour décider ensemble, en approfondissant divers aspects depuis la conception des outils jusqu’à la mobilisation des publics, lesquels tendent à se diversifier. Le «décider ensemble» est encore souvent limité aux parties prenantes institutionnelles et organisées. Or l’élargissement à des citoyens et à des collectifs de citoyens de plus en plus diversifiés interroge la fabrication des outils, les objectifs poursuivis, mais aussi les modalités de leur mise en œuvre. Accompagner prend alors un sens nouveau et de nouvelles figures apparaissent comme le « maïeuticien » par exemple et ses outils, dont le rôle « d’objet intermédiaire» est renforcé, permettant aussi de produire du sens dans les collectifs. La participation peut devenir le principal enjeu dans ces situations de décision élargies.

Intégrer le « décider ensemble » dans des dispositifs suffisamment stables pour favoriser les apprentissages

Les outils de l’action publique et les modalités de mise en œuvre évoluent en favorisant des actions volontaires issues d’apprentissages, d’apport d’information, de formation, de processus de mobilisation individuelle et collective… Ces changements impliquent une ouverture des recherches à différentes disciplines techniques et de sciences sociales. L’accent est mis sur le caractère procédural et progressif des changements, sur une co-construction des décisions qui s’inscrit dans des processus dynamiques et des dispositifs suffisamment stables pour pérenniser la participation, induire une logique partenariale, s’appuyant pour cela sur les théories dynamiques de l’innovation et de la co-conception des innovations, telle que la théorie CK (concepts, connaissances, propositions).

Au-delà de la structuration progressive d’interactions entre acteurs, il s’agit de se doter d’une ingénierie de la participation et du décider ensemble qui permette d’élargir l’espace, notamment à travers les outils des Nouvelles Technologies de l’Information et des réseaux sociaux mais aussi d’inscrire la participation dans la durée pour contribuer à un renforcement des capacités des acteurs et faciliter l’évaluation. Cette inscription dans la durée est essentielle face aux enjeux de transition sociale et écologique qui impliquent des changements structurels des pratiques et des représentations. Elle constitue un challenge face à une action publique encastrée dans (emprisonnée dans ?) des procédures planifiées et structurée par une logique de projet et qui doit s’orienter vers une gestion adaptative. Il ne s’agit plus de penser des transferts d’expériences mais la co- construction de conditions favorables à l’hybridation des dispositifs pour renforcer les apprentissages et faciliter l’appropriation et la légitimité de ces dispositifs.

Elargir l’analyse : des « outils » aux « dispositifs » du décider ensemble

Ces évolutions conduisent à s’interroger non seulement sur les outils pour décider, mobiliser et sensibiliser, mais aussi sur les conditions d’adaptation et d’hybridation de ces outils en fonction des contextes. Il s’agit ainsi d’identifier les conditions de capacitation des acteurs et d’intégration institutionnelle de ces innovations dans les dispositifs de gouvernance. L’échelle de recherche est élargie aux dispositifs de participation et de co-construction de la décision au sens où l’accent est mis sur l’intégration, l’appropriation et la légitimité de ces outils dans un contexte social et institutionnel complexe, du fait de la diversité des acteurs et des échelles impliqués. Partant de la définition proposée par Foucault, on pourra entendre ici par dispositif: un agencement d’outils, de procédures, de connaissances, de savoir-faire et d’informations qui visent à organiser la co-construction des décisions, à favoriser les apprentissages individuels et collectifs, à initier des processus d’évaluation et à encourager l’adaptation continue en fonction des contextes.

Cette notion de dispositif permet de réfléchir aux conditions d’association d’outils et de procédure de mise en œuvre (collecte d’information à travers des dispositifs divers comme ceux de la science citoyenne, animation et qualité de la participation, mobilisation des publics et portée de la participation, restitution et diffusion des résultats, éducation citoyenne à l’action publique, appropriation des connaissances, culture de l’évaluation des procédures et réflexivité des acteurs) en fonction des contextes (degré de participation attendu, échelle spatiale, niveau de conflictualité, type de décision…) et des types d’acteurs (parties prenantes du secteur public ou privé, décideurs, usagers, consommateurs, citoyens…). Elle permet également de réfléchir les rapports de pouvoir qui s’établissent au sein de ces « situations de gestion ».