La revue des territoires innovants – Collaboration, coopération & participation

Depuis sa création, la Fabrique des Territoires Innovants (FTI) relève, à travers l’expérience de ses partenaires et de ses client.e.s, des difficultés, des questions, des crises en lien avec les enjeux de collaboration, de coopération comme de participation. Nous constatons une volonté des acteur.rice.s de s’affranchir de la reproduction des pratiques entrepreneuriales ou démocratiques classiques.

Cette volonté s’illustre selon nous par la volonté de responsabiliser les élu.e.s et les citoyen.ne.s, les salarié.e.s et leurs managers dans la prise de décision (participation, implication des différentes parties prenantes dans le processus de construction des projets) et par la volonté de les impliquer à la vie stratégique et économique du territoire ou de l’entreprise (sociétariat, participation aux AG, apports en capital).

Pour préparer le séminaire de recherche interdisciplinaire organisé mensuellement en 2017-2018 par la Fabrique des Territoires Innovants, nous sommes parti.e.s du constat que l’injonction au collaboratif ne garantissait pas sa réalisation et que les travaux scientifiques ont le mérite d’apporter des connaissances quant aux mécanismes à comprendre pour la mettre en œuvre. Ce séminaire de recherche a été l’occasion de renforcer notre état des lieux des recherches en cours sur les théories et les pratiques autour de la collaboration, de la coopération et de la participation.

Si ces démarches sont souvent menées par la promesse qu’elles portent – meilleure application de la décision, décisions mieux définies et plus cohérentes – l’effet escompté n’est pas toujours au rendez-vous. Plusieurs hypothèses peuvent permettre de comprendre
ce décalage. La première, que porte la FTI, est de distinguer coopération, collaboration et participation. Nous considérons en effet que la société est constituée de rapports sociaux. En ce sens, la coopération est plus évidente que la collaboration puisqu’elle tient pour
acquises les inégalités entre les individus, leur attribue à chacun un pouvoir égal et ce quel que soit leur apport, pourtant par nature différent. Dans le cas de la collaboration, qui pour nous ne peut se mettre en place que de façon volontaire, construite et ponctuelle, il y a une mise au travail de chacun.e pour se mettre à égalité et contribuer de la même façon à la
même chose.

Ce terme est la formulation d’un construit social volontaire qui cherche à créer une situation sociale unique, presque idéale. Elle s’inscrit complètement dans un processus de civilisation en ce sens qu’elle doit faire appel à des règles et à des normes que les individus finiront par intérioriser.

Sommaire

  • Coopération et collaboration, les enjeux de l’inclusion
  • Comment révéler les asymétries de pouvoir en jeu dans la collaboration ?
  • Pour un compagnonnage acteur.rice.s / chercheur.se.s, quel espace de cheminement commun ?
  • L’expérience d’une coopérative d’activités et d’emploi : de la collaboration… à la coopération ?
  • L’économie collaborative peut-elle faire l’économie de la collaboration ?