Le concept d’arène publique a été développé à partir de la fin des années 90, à la faveur d’une enquête sur les racines de la sociologie des publics et des problèmes publics à Chicago au début du xxe siècle. Cette enquête a conduit à exhumer une conception pragmatiste de la publicité. La reprise de l’héritage de John Dewey, George H. Mead et Robert E. Park a permis d’imaginer une alternative aux approches discursives, délibératives ou dialogiques de la sphère publique, inspirées par Hannah Arendt ou Jürgen Habermas. Elle a aussi conduit à lire autrement les travaux de Joseph Gusfield sur la dramaturgie et la rhétorique des problèmes publics. En recourant à un concept d’arène publique, l’auteur invite à décrire les formes de la discussion publique dans ses multiples modalités et milieux, à réancrer la formation des problèmes publics dans l’expérience de situations problématiques, à reconnecter cette expérience avec des dynamiques d’enquête et d’expérimentation par des publics et à ne pas surestimer le pouvoir des mots en oubliant l’écologie des problèmes publics