Résumés
Les normes qui structurent les interactions discursives dans l’espace public façonnent également les mobilisations citoyennes. En France, la difficulté de parler publiquement des discriminations raciales contraint les formes de mobilisation qui visent à faire participer les citoyens à la vie de la cité. À partir d’une enquête ethnographique menée dans la ville de Roubaix, et du suivi de plusieurs initiatives visant à lutter contre l’abstention, l’article réinvestit par le bas la question des effets des jeux de cadrage sur les dynamiques d’action collective. Dans ce cas, l’écart observé entre un cadre civique et un cadre racialisé contraint les initiatives de mobilisations électorales, qui résonnent peu avec l’expérience ordinaire des acteurs. Alors que le premier rappelle que le vote est un devoir civique, le second souligne qu’une des conditions de la citoyenneté est l’égalité de traitement entre tous les membres de la communauté politique. Ce faisant, l’article démontre que les échanges communicationnels dans l’espace public ont des conséquences pratiques très concrètes.
Référence papier
Julien Talpin, « « Le jour où toi et moi on sera vraiment égaux, j’irai voter » », Questions de communication, 30 | 2016, 65-90.
Référence électronique
Julien Talpin, « « Le jour où toi et moi on sera vraiment égaux, j’irai voter » », Questions de communication [En ligne], 30 | 2016, mis en ligne le 31 décembre 2018, consulté le 25 septembre 2017. URL : http://questionsdecommunication.revues.org/10718 ; DOI : 10.4000/questionsdecommunication.10718