L’intérêt pour le tirage au sort dans la sphère académique s’est développé parallèlement dans la science politique et dans les sciences historiques. L’introduction de ce numéro hors-série de Participations en retrace la généalogie et tire les leçons d’une rencontre entre ces deux champs. Se concentrant sur le tirage au sort en politique, elle analyse la constitution progressive d’un ensemble de pratiques spécifiques, relevant du « sort distributif » (Thomas d’Aquin) et distincts du sort divinatoire. Trois résultats sont soulignés : le fait que le tirage au sort ait été utilisé de façon intensive dans l’histoire politique, y compris au-delà des républiques et démocraties occidentales ; l’importance des instruments utilisés pour la sélection aléatoire ; et le fait que la procédure puisse, en fonction des contextes, servir à des logiques sociopolitiques très contrastées. L’actualité proprement politique du tirage au sort est enfin interrogée.
Participations 2019/0 (Hors Série)
Pages : 522
Éditeur : De Boeck Supérieur