Yves Rey-Herme

Itinéraire

J’ai toujours travaillé dans l’action socio-éducative, d’abord en tant qu’éducateur de rue, enseignant en éducation physique pour des personnes handicapées, puis animateur social.
Après une formation complémentaire en sociologie et gestion d’équipements collectifs, j’ai dirigé des centres sociaux avant d’être recruté par ALFA, une filiale de la Caisse des dépôts spécialisée en diagnostics pour le développement social de quartiers, puis par L’IFAC. J’y ai rempli des missions de conseil, d’accompagnement de projet, de diagnostic partenarial,…

Ma dernière mission portait sur un quartier d’habitat social à Massy. J’ai pu constater, ici et ailleurs, un grand potentiel de générosité des habitants, tout en observant qu’on manquait d’outils facilitant les partages: conseils, coups de main, prêt de matériel, co-voiturage, coup de pouce scolaire, aide aux ainé.es … Un tableau Excel a permis de répondre à cette problématique dans un premier temps mais a vite montré ses limites.
C’est ainsi qu’est née l’association Coop-Ere : pour faciliter l’émergence de liens, de coopérations de proximité et d’éco-projets entre habitants, à environ 100m autour de chez soi (une résidence, une ou quelques rues, un village). Nous avons alors créé une démarche et des outils qui soient des leviers pour faire émerger plus de participation à cette échelle. Cela comprend principalement :
- L’organisation d’un premier temps des rencontres ouvert à tous les habitants d’un secteur prédéfini, durant lequel on échange sur des possibles et perspectives inspirantes.
- A partir de ces échanges, une technique permet de faire émerger de petits groupes d’habitants motivés – appelés « Groupes d’Animation » - puis de les outiller pour qu’ils puissent développer l’action autour d’eux.
- Ils peuvent pour cela s’appuyer sur un outil numérique, qui stimule le lien, catalyse l’entraide et facilite l’émergence de projets collectifs (achats groupés, potagers collectifs..)
Et plus on construit dans la proximité, plus la participation des habitants – directement concernés par leur environnement le plus proche – augmente.
On donne aux groupes d’animation quelques clés lors d’une journée de formation initiale, et cela complété d’échanges et de soutiens réguliers en cours d’année.

Aujourd’hui, on compte 5 terrains d’expérimentations. Notre objectif est maintenant de consolider l’ensemble et construire une stratégie d’essaimage pour que chaque habitant, association ou collectivité puisse se saisir de la démarche.

Message

Savoir questionner, maîtriser l’écoute active bienveillante, la reformulation... à l’échelon le plus local est une clé fondamentale d’un projet participatif. Les projets transformateurs passent par cette démarche de « transition intérieure » individuelle.

Comment génère-t-on un projet collectif à partir d’attentes individuelles ? En partant d’abord de l’expression de leurs attentes, car des besoins et envies individuelles très concrètes émergent, qu’il convient d’écouter. Mais il s’agit d’aller au-delà en questionnant, avec eux, la dynamique collective qu’ils ont envie de construire, et en mettant à leur disposition les outils pour le faire.

Alors ils nous surprennent, beaucoup et positivement.