Ce rapport de France Stratégie propose un nouveau référentiel pour une action publique durable, systémique et légitime, qui permette de concilier enjeux environnementaux, sociaux et démocratiques.
La difficile démocratisation du temps long
Les défis d’aujourd’hui apparaissent d’autant plus difficiles à relever que les inquiétudes sur la soutenabilité de nos modèles économique et social, les fragilités et les inégalités, réelles et perçues, qu’aggrave la crise environnementale, mettent en tension la démocratie en contribuant à miner l’adhésion au contrat social et politique.
La capacité de l’État à mettre en œuvre des orientations qui résultent de l’expression des préférences collectives et d’une appréciation des besoins communs apparaît dès lors comme limitée pour bon nombre de citoyens. Leur intérêt pour la participation au jeu démocratique en est diminué d’autant.
S’ils décrochent, comme tendent à le montrer les enquêtes, c’est d’abord qu’ils ont le sentiment que leur voix ne compte pas, qu’ils ne sont pas associés aux choix véritablement structurants pour le présent et l’avenir. Les Français n’en sont pas pour autant moins informés ni moins désireux de faire entendre leur voix. Ils sont plus nombreux en revanche, en particulier parmi les plus jeunes générations, à privilégier des
moyens moins intermittents que le vote pour porter des revendications : manifestations, boycott, campagnes sur les réseaux sociaux et, bien sûr, mobilisations locales… Défiance et désinstitutionalisation font peser une lourde hypothèque sur l’acceptabilité de mesures et projets d’ampleur perçus comme « venant d’en haut », notamment ceux nécessités par les besoins de la transition environnementale.
(Extrait de la synthèse du rapport)