Frédéric Gilli est un ardent défenseur d’une approche exigeante de la démocratie participative. Auteur de « La promesse démocratique » (Armand Colin), il insiste sur un point fondamental : associer tous les habitants aux grands choix stratégiques des territoires est essentiel, mais faut-il encore et surtout leur donner la parole à l’amont des projets, moins pour les entériner que pour en définir les enjeux et les préalables.
La démocratie est en crise. Quelle est votre interprétation ?
Nous avons, en France, des experts de qualité, des élus volontaires et des habitants qui ont envie de changer les choses.
Des innovations émergent chaque jour, transformant la société et l’économie par touches successives. Pour autant le sentiment qui prévaut est que rien ne change : de fait, les cadres institutionnels de notre pays peinent à évoluer et à suivre ou
anticiper efficacement les mutations des entreprises et des territoires. Cela conduit chacun à douter des moyens dont nous disposons pour maîtriser collectivement notre avenir, à commencer par les institutions représentatives et la démocratie en général.