En 2017, le vote blanc et nul a battu tous les records dans les urnes.
Plus de 4 millions d’électeurs ont effectué ce type de vote lors du second tour de l’élection présidentielle. Depuis le début des années 1990, l’ampleur de ce phénomène électoral n’a d’ailleurs jamais été démentie.
Non comptabilisés dans les suffrages exprimés, ces « votes sans voix » n’ont pourtant aucun poids dans la balance électorale. Comment expliquer que des citoyens, de plus en plus nombreux, en usent ? Que se cache-t-il réellement derrière toutes ces « voix perdues » ?
Fruit d’une recherche sociologique de cinq ans, ce film s’appuie sur le dépouillement de plus de 15 000 bulletins annulés issus des scrutins présidentiels et législatifs de 2007 & 2012 et conservés aux archives départementales de l’Oise. Il repose également sur les témoignages de trois électeurs ayant acceptés de mettre en évidence les conditions sociales et politiques de leur geste : Marie, une régisseuse de court-métrage de 25 ans qui tend vers l’abstentionnisme ; Roland, diacre septuagénaire adepte du vote blanc depuis l’élection de François Mitterrand en 1981 ; et Sonia, infirmière et ancienne militante du PCF qui regrette le temps où la « gauche » suscitait de l’espérance…
Ou, comment le vote blanc et nul en dit long sur le caractère aussi contraignant qu’habilitant de l’acte de vote, de l’action politique voire de la démocratie représentative…
Film-documentaire issu de la thèse sur le vote blanc et nul de Jérémie Moualek, docteur en sociologie politique à l’Université Paris-Saclay.