Dans un article récemment publié dans la revue Espaces et sociétés, l’auteur revient sur la transformation radicale du marché du logement à Berlin depuis les années 2010 : envolée des loyers, privatisation du parc social, financiarisation du marché. Autant de dynamiques qui ont bouleversé l’une des métropoles autrefois les plus abordables d’Europe.
Appuyé sur une recherche doctorale, l’article met en lumière les puissantes mobilisations de locataires qui s’y opposent, ancrées dans l’histoire de Berlin comme ville des locataires, façonnée par des décennies de politiques de régulation pendant la guerre froide.
L’étude explore aussi la diversité des formes de mobilisation – syndicats de locataires, comités de quartier – et la culture politique spécifique héritée des mouvements sociaux ouest-berlinois.
Enfin, l’auteur interroge les inégalités sociales dans l’accès à cette citoyenneté urbaine, entre classes moyennes créatives (souvent issues de migrations occidentales) et classes populaires précarisées (notamment issues de l’immigration racisée), premières victimes de la crise.
Alors que les rapports de force évoluent, l’article invite à questionner la portée et l’actualité de ces mobilisations dans le Berlin d’aujourd’hui.
Article en libre accès jusqu’au 21 juin ici : Rester une ville de locataires.