Alicia Fernandez Garcia et Mathieu Petithomme (dir.), Contester en Espagne. Crise démocratique et mouvements sociaux, Paris, Demopolis, 2016, 302 p.
Violence de la crise payée au prix fort par les classes populaires après l’éclatement de la bulle immobilière, plans d’austérité drastiques et chômage avoisinant les 25 %, renouveau de l’émigration des jeunes, multiplication des affaires de corruption touchant jusqu’à la famille royale, radicalisation de l’indépendantisme en Catalogne, crise du bipartisme et des partis socialiste et conservateur, les éléments « dramatiques » ne manquent pas dans le tableau de l’Espagne d’aujourd’hui. La crise économique, sociale et politique enclenchée depuis 2008 marquera toute une génération. Mais ce livre montre que cette période troublée a aussi été marquée par le renouveau de la contestation et l’essor de nouveaux mouvements sociaux : luttes contre les expulsions, mouvement des indignés mobilisés à Madrid en 2011, résistances syndicales contre les plans d’austérité, « marées » citoyennes contre les coupes budgétaires dans l’éducation et la santé, mobilisations féministes et républicaines, renouveau des pratiques artistiques critiques. Neuf spécialistes offrent des analyses de l’intérieur de l’actualité sociale et politique espagnole, de l’indignation citoyenne à l’émergence de nouvelles alternatives politiques telles que Podemos et Citoyens.