Le fossé grandissant entre le peuple et l’élite risque de conduire à l’effondrement de la démocratie si aucune action vigoureuse n’est entreprise rapidement pour tenter de le réduire. Le déconcertant mouvement des « gilets jaunes » en est la plus récente illustration.
L’introduction du tirage au sort comme mode de désignation des représentants du peuple aux côtés (et non à la place) du mode classique de l’élection contribuera à réconcilier deux mondes qui se servent depuis trop longtemps de boucs émissaires réciproques. Élus et gens ordinaires seront désormais tous à bord du même bateau et responsables ensemble de son cap.
Sur le terrain judiciaire, c’est par le sort que sont choisis depuis deux siècles les jurés siégeant à la Cour d’assises. En ma qualité d’avocat, je constate à quel point ces citoyens savent se montrer dignes de la mission qui leur est confiée.
Sur le plan politique, la désignation par le sort a été abondamment utilisée dans l’Histoire. Elle était vue comme une garantie démocratique essentielle. Le tirage au sort est donc un retour aux sources.