Né en 2011, le mouvement d’occupation des places restaure un idéal de démocratie authentique, plus directe et horizontale. De l’Espagne à la Grèce, puis en France avec Nuit debout, cet idéal a soulevé une vague d’espoir et de mobilisation inédite des citoyens pour dénoncer l’accaparement du pouvoir par l’« oligarchie des 1 % », la corruption des dirigeants et la tentation autoritaire. Cette critique radicale du système politico-financier s’accompagne d’une rupture avec les discours et pratiques politiques traditionnels entraînant une recomposition des identités militantes.
Au cœur des places occupées, laboratoires à ciel ouvert d’une démocratie expérimentale, c’est une nouvelle vision du pouvoir et de la citoyenneté qui se forge, où l’individu se veut acteur politique et se rêve en contre-pouvoir.
Benjamin Sourice analyse de l’intérieur ces mouvements d’occupation, qui ont cherché à diffuser ces idéaux d’égalité, de liberté et d’émancipation universelle si malmenés aujourd’hui, et qui annoncent l’émergence d’une alternative concrète à la faillite du système, tournée vers le progrès humain et le bien commun.