La participation citoyenne est au cœur des débats politiques actuels et alimente les critiques de la démocratie représentative. Face à la demande croissante d’implication de la société civile dans le gouvernement des affaires publiques, la légitimité des urnes semble ne plus suffire. Mais la question de la pertinence d’une démocratie participative plus ou moins directe reste ouverte. Comment conjuguer les enjeux de la participation aux contraintes de nos institutions ?
Dans le champ urbain, la participation s’expérimente déjà depuis longtemps. Idéal de démocratie ou remède face aux disparités sociales et territoriales, elle fait désormais partie intégrante du registre de l’action publique. Les expériences sont nombreuses et variées, allant de la prise en charge de leur coin de rue par des habitants à des projets ambitieux d’urbanisme participatif, mais il en ressort autant d’enthousiasme que de désillusion. Parfois perçue comme le terreau de nouvelles pratiques favorisant les formes d’émancipation sociale et politique, la participation peut aussi être vue comme un adjuvant à la démocratie représentative ou un facteur de redoublement des inégalités. Dans tous les cas, elle interroge les rapports de pouvoir et les légitimités à participer.
En s’appuyant sur des expériences à l’échelle des quartiers, ce livre analyse les difficultés à mettre en œuvre une participation citoyenne effective. Composé de textes théoriques et d’études de cas, il propose un bilan sur cette réalité paradoxale et en analyse les causes politiques, institutionnelles et sociales.