VertigO Volume 15 Numéro 3 | 2015 Mettre à l’épreuve l’acceptabilité sociale (partie 1)
Sous la direction de Jérôme Boissonade (Université du Littoral Côte d’Opale, France), Tom Bauler (Université Libre de Bruxelles, Belgique), Remi Barbier (Ecole Nationale du Génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg, France), Marie-Josée Fortin (Université du Québec à Rimouski, Canada), Frédérick Lemarchand (Université de Caen, France) et Emmanuel Raufflet (HEC-Montréal, Canada)
Alors même que nombre d’acteurs institutionnels et opérationnels la considèrent comme un allant de soi, la notion d’acceptabilité sociale suscite a minima de l’embarras parmi les chercheurs. Cet embarras paraît légitime à propos d’une notion comportant une forte charge normative et par ailleurs encore très peu stabilisée dans le champ scientifique.
Cet embarras place les chercheurs face à un dilemme. Soit ils rejettent la notion pour créer des termes alternatifs, au risque alors que ces derniers soient repris pour renommer des pratiques ayant elles, peu évolué. Soit ils s’approprient l’expression portée par les acteurs opérationnels et institutionnels, mais tentent alors d’en changer le sens en proposant des définitions, en précisant des cadres d’analyse; ce faisant, ils préservent l’expression a minima comme « mot de passe » leur permettant, entre-autres, d’ouvrir un dialogue avec ces acteurs, ainsi qu’avec les autres disciplines.
Pour ce dossier de [VertigO], nous avons choisi d’affronter l’embarras que provoque cette notion d’acceptabilité sociale en la mettant à l’épreuve. Nous proposons de faire le point sur ce que recouvre « l »acceptabilité sociale » (conceptions, approches) pour en saisir toutes les implications (analytiques, politiques), afin, d’une part, d’offrir des repères sur les discours et pratiques menées en son nom, et d’autre part, de comprendre sur quoi reposent les critiques qui la remette en cause.