Le mois d’avril débute dans un climat d’effervescence citoyenne ; il nous a semblé important d’évoquer ici le mouvement naissant de la Nuit Debout, symptomatique des désirs de changement d’une partie de la population. Depuis jeudi 31 mars, tous les soirs se sont rassemblés jusqu’au bout de la nuit Place de la République, à Paris, mais aussi en province, en Belgique, dans des grandes villes comme dans des villes moyennes, des centaines de personnes. Ces rassemblements illustrent ainsi différents besoins : réappropriation de la ville, temps de dialogue, lieux de rencontre et de partage, expérimentation d’une autre façon de faire et de vivre ensemble… L’alliance entre utilisation des réseaux sociaux et temps de rencontres et d’échange en présentiel, entre lieux de manifestations et modes de mobilisation dits « traditionnels » (la place de la République, l’Assemblée Générale), et utilisation d’outils d’animation novateurs (même s’ils ne sont pas nouveaux en soi) et incluants, illustre bien la volonté de ce mouvement, non pas de faire table rase de l’existant, mais de l’améliorer et de se l’approprier. Ces espaces intergénérationnels et auto-organisés, qu’ils soient pérennes ou non, sont des témoins de la nécessité d’un renouveau démocratique et des formes d’engagement citoyen.
Lucie Anizon
Institut de la concertation