Missions Publiques : La démultiplication et la complexification des processus de participation citoyenne donnent à la question du statut de citoyen participant une nouvelle dimension. Judith Ferrando et Antoine Vergne ont rédigé l’article sur le sujet dans la dernière édition du DicoPart. La base indispensable d’une discussion sur l’infrastructure nécessaire à une participation citoyenne de qualité et à l’échelle des enjeux de la démocratie moderne.
La question du statut juridique de citoyens participants à la vie de la cité n’est pas nouvelle. Elle remonte à aussi loin que la démocratie elle-même. Dans la Grèce antique, la solution trouvée fut celle de l’obole, une pièce de monnaie donnée à tout citoyen (donc mâle de plus de 30 ans) pour lui permettre d’assister à l’assemblée du peuple pendant une journée. Plus récemment la question a fait surface en force lorsque les modèles de type mini-public se sont multiplié et que la question du statut des participants tirés au sort est devenue centrale : les praticiens de la démocratie délibérative se sont rendus compte que le taux de retour aux invitations était faible voire très faible. L’analyse des réponses montre qu’une bonne partie des refus vient de circonstances externes comme le fait que l’employeur n’autorise pas de congés, ou que les personnes ne peuvent couvrir les frais de garde des enfants. La solution jusqu’à présent consiste soit à mettre de plus amples efforts dans le recrutement soit à trouver des solutions de motivation financières ou non. Mais c’est justement cette approche de type « bricolage » qui pousse à une réflexion plus structurelle sur le temps sacralisé pour la démocratie.