Pourquoi les dispositifs participatifs, aussi sophistiqués soient-ils, semblent ne pas parvenir à influencer réellement l’action publique ? En analysant les conditions d’institutionnalisation du pilotage de la participation au sein de l’État en France depuis les années 1990, cet article éclaire les luttes institutionnelles qui structurent le pilotage de la participation citoyenne en son sein. Ces luttes débouchent sur une neutralisation de plus en plus affirmée des pressions que pourraient exercer les dispositifs participatifs sur le pouvoir exécutif et les administrations centrales. Comprendre les politiques d’organisation qui conditionnent l’existence même des dispositifs permet d’enrichir la compréhension des usages politiques des innovations démocratiques.