Un bilan des dynamiques de listes participatives aux élections municipales françaises en 2020

Nous avions quelque part dans le rétroviseur, l’épopée espagnole des mairies du changement, mais aussi celles de Zagreb, Messina, Rosario, Jackson Mississipi, Valparaíso… et tant
d’autres. Plus proche de nous, les pionniers de Saillans, Kingersheim, Loos-en-Gohelle, Grenoble, Tremargat, Ungersheim nous laissaient entrevoir d’autres possibles. Inattendues, ce sont finalement 408 listes participatives qui ont été répertoriées sur la cartographie de la France et près de 800 qui auraient été comptabilisées.

Alors oui, nous nous sommes laissé.e.s surprendre par cette campagne. Par l’énergie incroyable de toutes ces personnes novices en politique, par cette émulation là où règne habituellement la résignation. Renouvellement politique, générationnel et sociologique, féminisation de la politique, renversement de la table par le bas, changements de pratiques et de représentations, engagements de transition audacieux, alliances fortes de villes pour impulser depuis le local un nécessaire renouvellement des Etats-Nations face aux défis du 21ème siècle … que n’attendions-nous pas de ces municipales!

Ces élections ont été inédites à bien des égards, empreintes d’une effervescence rare, pleine d’espoirs, d’une repolitisation par le local. Les victoires demeurent certes minoritaires,
mais marquent une tendance de fond qui échappe aux radars. Elles s’inscrivent justement au temps des gens. Celui de la Convention citoyenne pour le Climat, du Grand débat, des Gilets Jaunes, de la jeunesse en grève pour le climat, de Nuit Debout, des ZAD (Zone à Défendre) et hors de nos frontières, de tous ces mouvements internationaux qui interpellent et nous relient (du Chili à la Catalogne, du Liban à Hong Kong, des Indigné·e·s aux Printemps arabes, Occupy Wall Street, etc.).

Parce que nous sommes à l’observation de ces aventures souvent à contre-courant, nous avons souhaité partager un état des lieux inspiré du regard d’autres acteurs, expériences et
analyses. Ce bilan invite à poser les bases d’un débat et de ce que nous pouvons apprendre de cette période qui, à la fois s’achève et, à la fois, ouvre comme rarement sur des espoirs de changements nécessaires.